Du DIRTY TALK bien rédigé.

Illustration-Dirty-Talk-Benjamin-Schisselé

 

Qu’est-ce que t’aimes dans le dirty talk ?

 

Rendre le sale consensuel

 

Détrompe-toi : ce n’est pas « trop personnel. »

C’est une question de #copywriting.

Nous écrivons du sale. Pour faire saliver. Si !

 

Mais du sale matchant avec les fantasmes de notre public.

Souvent, il s’agit de « rendre sexy » un service ou un produit.

D’accord. Mais faudrait pas que le rendu se montre trop...

Pour un copywriter, le dirty talk n’est pas que cathartique.

C’est du sale mais parfaitement approprié. Absolument juste. Exact.

D’une évidence telle qu’on se demande pourquoi on ne l’a pas lu avant.

Le dirty talk réduit les distances à vitesse grand V. Proximité.

 

😏 Le dirty talk vient de la voix (elle donne le ton) : headline ; 

le body est sexy car il donne sens et profondeur au sale du title.

Attention : c’est une écriture d’équilibriste, subtile, fine et sans hors-piste.

Des mots hot comme le soleil et caressant comme le vent.

Ouais. Mais concrètement ?

Prend une « landing page ». En une page web, tu écris ce que tu veux que ton public fasse. Mais pas de JOI ! Tu l’accueilles, tu lui crées un safe space, tu assouplis les obstacles. Tu rédiges ce qui lui fait du bien. Tu écris ce qui l’incite à cliquer. Tu explicites ses désirs enfouis.

Cette page est là pour rendre le « sale » consensuel.

Prend un storytelling. C’est une histoire scénarisant tes fantasmes. Tu accroches avec du sale. Tu suscites le suspense, tu tends doucement. Tu détailles pour accomplir l’identification. Puis tu dénoues. Action.

Prend un emailing. L’objet doit être dirty. Pour ouvrir la lecture. Le corps du courriel va l’approfondir et l’emporter. Une missive, un missile. Bim, touché.

 

Dirty talk et jeux de mots


Souvent, les humains adultes se cachent pour jouer.

Sauf aux jeux vidéos (et encore, c’est récent).

Beaucoup préfèrent faire valoir l’authenticité plutôt que la jouabilité.

Dissipons un malentendu. L’authenticité est une impasse.

Lourde de sens et très ambiguë, l’authenticité a la même racine que l’autorité.

Ce qui est « authentique », c’est d’abord ce qui est indubitable, consistant en un pouvoir absolu et reconnu. Puis, c’est ce qui est « conforme à l’original ». Enfin, c’est ce qui exprime la personnalité profonde de l’auteur (étymologie jumelle). Être « authentique » serait l’expression « pure » de ce que nous sommes...

 

Or, nous sommes multiples. Hydres hybrides. Insaisissables.

« Je est un autre » toujours déjà ailleurs. Mais toujours déjà liant.

Selon les situations, les relations, les sensations, nous sommes différents.

Nous jouons des rôles. Nous avançons masqués, même à visage découvert.

Tant mieux !

 

Les vlogs et le storyliving montrent des facettes saillantes, des traits particuliers, des singularités. Mais pas l’authenticité d’une personne...

Plutôt des technologies d’exposition et des stratégies de subjectivation.

Sur les réseaux, l’authenticité fait partie d’un type de personal branding.

Ce serait la marque de la spontanéité, du caractère brut...

Mais l’authenticité est aussi fabriquée. Factice. Parce que nous sommes fantasmes et mots.

Au fond, l’authenticité forme une simplification de soi.

Une tentative de synthèse vulgarisatrice. Un essai de conformité.

C’est aussi du travail émotionnel, surtout pour les moins privilégié·es.

C’est une abstraction philosophiquement intéressante. Mais réductrice.

C’est, le plus souvent, un piège et un frein à l’épanouissement.

 

Préférons donc les je(ux) de proximité 

et les « égards ajustés. »

Jouons avec ces sales relations et rituels qui nous font.

Qui nous font fondre ou qui nous fondent, au fond fous.