Communication anthropop & alternatives conviviales.
Ouvrir ton imaginaire.
Expansion accélérée de tes univers.
Anthropologie pop de la convivialité. Vivre ensemble, autrement.
Histoire des concepts, relations et lifestyles : en sautant
d’une timeline à l’autre, tu voyageras à travers les cultures.
De peuples inventifs. Créatifs. Libres et accueillants.
Sommaire :
1. Rencontres sauvages & communication.
2. Alternatives autochtones conviviales.
3. Snacks nourrissant ton imaginaire.
Rencontres sauvages
Sous la glace sociale, la rencontre sauvage.
Cet écureuil curieux. Ce ragondin ravi. Ce saule pleureur.
Cette mésange émouvante. Cette humaine amusante. 😊
🦎 Hélas, souvent, les civilisé·es catégorisent plantes et animaux, humains ou non, en domestiqués, domesticables et... sauvages.
Parmi les sauvages furent classés les « animaux nuisibles », les « proies, prédateurs », les « mauvaises herbes », les jungles, les mers... et la plupart des peuples autochtones !
A grands coups de morale, de contrôle et de calcul, les vivants furent séparés, découpés, hachés menus. Les émotions, stigmatisées.
Les corps, comme les âmes, réduits à des fonctions.
🦥 Si bien que le 3 mars, héritiers de cette dévastation inédite, nous célébrons la « journée mondiale de la vie sauvage » ...
Comme s’il fallait bien ça pour nous rappeler d’où nous venons.
Ce que nous sommes. Nos coévolutions. Communications.
Photosynthèses, pollinisations, précipitations :
La terre est habitable grâce à la vie sauvage !
🦎 Rencontrer un autre vivant, c’est sentir ce trouble ancestral :
nous sommes #sauvages et ça nous touche !
« ça », c’est ce monde commun, zootope convivial.
Sous la glace sociale, nous « ravivons les braises du vivant. »
Ainsi, « sauvage » qualifie l’importance de nos relations.
🦥 Maintenir, faire durer et croitre des amitiés ou des amours,
c’est croire au miracle renouvelé des retrouvailles...
Sauvages, toujours.
Alternatives autochtones conviviales
La mondialisation est vieille d’au moins 20 000 ans.
Mais sans frontières...
Des grands voyages et des rassemblements saisonniers.
Des festivals. Des structures sociales temporaires.
Des jeux de rôles ; des échanges ; des conversations.
Des rêves à réaliser ; du théâtre thérapeutique nomade.
Bref, un imaginaire débordant et une maturité politique épatante.
Depuis des millénaires. De la plus petite bande d’ami·es à la confédération de communes libertaires.
☀️ Selon les saisons et les situations, la plupart des peuples oscillaient entre sédentarité (souvent en hiver) et nomadisme (souvent en été).
Les leaders pouvaient aussi bien apparaître dans les petites bandes de chasseurs-cueilleurs que lors de grands rassemblements.
Mais on n’était jamais « chef » plus d’une #saison...
Par exemple, en hiver, les Inuits étaient profondément sédentaires et libertaires. Mais pas en été ! Inversement, chez les Lakotas...
🌺 Les Nambikwaras pratiquaient l’horticulture en saison humide et la chasse en saison sèche. Les chefs, pourtant héroïques à la chasse, n’avaient plus aucun pouvoir lors de la sédentarisation horticole...
D’ailleurs, la politique aurait pu rester une pratique amateure.
Beaucoup de peuples de chasseurs-cueilleurs, étrangers aux principes de domination et de propriété, faisaient en sorte qu’il n’y ait jamais de rapports de pouvoir institués. Y compris dans les villes.
Pour rester réellement libres.
Pas une question de droits mais de relations et d’autonomie.
« Quitter les siens avec la certitude de trouver ailleurs un bon accueil, changer de structure sociale au gré des saisons, désobéir aux autorités sans que cela prête à conséquence : autant de libertés qui nous paraissent à peine concevables aujourd’hui, mais qui constituaient de simples donnés pour nos lointains ancêtres. »
(David Graeber & David Wengrow)
Ces libertés, de nombreux peuples autochtones, ayant survécus aux massacres des colons, les défendent encore.
Sorti·es de la terre. Vivant sur le sol de nos ancêtres.
Autochtones. Indigènes. Terrestres.
Manières de désigner peuples et tribus n’appartenant pas à un pays. Mais au monde de la Tierra Madre. Cultures du vivant.
Résistant à la colonisation occidentale. Ou russe. Ou chinoise...
Résistant aux frontières mais s’adaptant aux saisons.
Les Mayas zapatistes ou yucatèques.
Les Kurdes libertaires du Rojava.
Les Aetas. Les Nuers. Les Mbutis.
Les Inuits. Etc.
À chaque saison de « Pekin Express »,
les aventurie·res fondent en larmes. 🥲
Moins à cause du jeu ou des efforts qu’au gré des rencontres.
L’accueil ; l’hospitalité ; les sourires ; le partage ; les couleurs.
Autant d’invariants « découverts » sur chaque continent.
Ces soirées chez l’habitant·e bouleversent. Pourquoi ?
Est-ce si inhabituel d’accueillir ainsi des étrangers ?
Les locaux observent souvent les émotions fortes des aventurie·res FR avec curiosité. En mode : « WTF, qu’y a-t-il de si émouvant à partager un toit et un repas ? C’est fondamental ! »
C’est que, pour nous occidentaux, ce qui fut longtemps normal (et planétaire) est aujourd’hui stigmatisé...
C’est que nos sociétés ont beaucoup perdu de leur humanité.
🪶 Dès la fin du XVIIème siècle, la critique indigène des Wendats envers nos sociétés européennes a commencé à circuler. Donnant naissance, un peu plus tard, à ce qu’on connaît des « Lumières. »
Les peuples « amérindiens », comme la plupart des peuples autochtones, trouvent aberrants les rapports de domination.
Le manque d’entraide : impensable ! Pouvoir centralisé ? Stupide !
« [...] plus je réfléchis à la vie des Européens et moins je trouve de bonheur et de sagesse parmi eux. [...] impossible que cela puisse être autrement, à moins que vous ne vouliez [...] vivre sans le Tien ni le Mien, comme nous faisons. [...] ce que vous appelez argent est le démon des démons, le tyran des français ; la source des maux ; la perte des âmes et le sépulcre des vivants. »
(Kandiaronk, philosophe wendat cité par Lahontan, 1703)
Mais le problème n’est pas d’être hyper riche, le problème est d’associer ce fric à la propriété et au pouvoir plutôt que de le distribuer.
La reproduction des inégalités, c’est d’abord le maintien de l’ordre établi et la centralisation du pouvoir par l’accaparation de l’argent.
Donner un repas, un toit, des sourires... Voilà la meilleure des réponses. Le début de la sagesse populaire. De quoi pleurer l’humanité retrouvée.
L’agriculture commença comme un side-project entre meufs !
Une activité complémentaire à la cueillette. Une niche alimentaire.
Puis, l’#agriculture devint une spécialisation locale (vallée du Jourdain). L’occasion de rassemblements rituels. Spiritualité du stockage.
Semer, récolter : activités sacrées.
La lente #domestication des plantes céréalières répondait d’abord à un besoin en... paille. Pour construire. Façonner. Meubler.
Le blé, par exemple, fut domestiqué en 3000 ans. De -11000 à -8000.
Pendant ces 3 millénaires, c’est l’agriculture de décrue qui marchait le mieux et plaisait le plus. Pourquoi ?
1. C’est la forme d’agriculture nécessitant le moins de travail. Elle permettait donc de conserver du temps pour cueillir, jouer, voyager, etc.
2. L‘agriculture de décrue était incompatible avec la propriété privée : les sources et cours d’eau en décidaient la géographie, pas les humains.
3. La botanique et le développement de l’agriculture étaient des passions féminines. C’est le savoir des femmes qui guidait la vie sociale.
Cette période a vu apparaître de nombreuses statuettes féminines. Autant de botanistes, scientifiques, permacultrices et jardinières que de déesses.
Ces savoirs féminins, vieux d’au moins 11000 ans, sont aussi ceux des « sorcières » médiévales. Des millénaires d’études et d’expériences sur la vie végétale, jadis vénérées, devinrent, pour la religion et la science patriarcales, de la dangereuse magie...
L’agriculture de décrue donna surtout naissance à la Révolution de l’argile. Les premiers bancs, l’usage des portes et des fenêtres, de nouveaux meubles et fours... Bref, l’aménagement intérieur « moderne. »
Ce joyeux mélange d’innovations, entre cueillette, horticulture, agriculture et jardinage, maintint des villages libertaires pendant des millénaires.
Les femmes, des plantes à la terre, y veillaient. Les rassemblements saisonniers se transformèrent ainsi en villes permanentes.
Ce lifestyle s’opposait à celui des hauts plateaux.
A la même époque, chasseurs et éleveurs du coin faisaient primer la domination masculine. Chez eux, c’est le modèle de la prédation qui importait. En tout cas, une partie de l’année... Propriété privée et esclavage en sont dérivés.
Plus tard, ces sociétés patriarcales bâtirent, via les monocultures céréalières et les murs de pierres, les premiers États.
Ils en firent des « sociétés de capture » et cherchèrent à « civiliser » les agiles peuples de l’argile : trop inventifs, trop féminins, trop intelligents...
Globalement, les humains n’ont jamais autant travaillé.
Ouvriers ou employés bossent plus que les paysans médiévaux.
Ces derniers travaillaient déjà davantage que les cueilleurs, chasseurs et pêcheurs des millénaires précédents. En effet :
La plupart des peuples vivaient, avant les empires et les colonisations, dans l’abondance.
Pas de pauvres et peu de travail...
Un savoir immense sur le vivant. Le partage d’une terre commune.
Donc, quand la nourriture ou les matières premières manquaient, il suffisait de voyager. De rencontrer. De troquer.
Pas de frontières, pas de propriétés privées : pas de problèmes !
🔥 Cependant, certain·es travaillaient davantage pour obtenir des richesses supplémentaires. Le but ? La « propriété spi-rituelle » !
Il y avait souvent des objets sacrés et secrets. C’est-à-dire séparés du quotidien égalitaire ; excluant la liberté commune.
Il y avait un #travail spirituel et rituel particulier autour de ces objets fée.
Mais ces objets, tabous pour le commun des mortels, engendraient aussi une responsabilité. Celle du soin et de la protection.
🌎 La terre n’appartient à personne.
Mais certaines personnes en sont les gardiennes. Protectrices.
Les objets sacrés font le lien avec les esprits. Ou les divinités.
Les Californien·nes, jusqu’au XIXème siècle, pendant des millénaires, ont systématiquement rejeté l’agriculture patriarcale.
Pourquoi ?
1. Cueillir des glands, baies et pignons, pêcher des coques et des poissons suffisait amplement. Parfois, chasser quelques animaux...
2. Savoir planter et cultiver, c’était réservé au travail spirituel. Pour les grandes occasions... Propriété rituelle.
3. Le travail nécessité par l’agriculture ne faisait pas sens ! Pire : le travail agricole risquait d’engendrer de la propriété privée. Irrespectueux !
🔥 La trivialisation et la réduction de la propriété sacrée en propriété privée ; puis, sa généralisation et son individualisation systématiques ont grandement contribué à l’esclavage et à la colonisation.
Le massacre des peuples et le saccage de la planète ont souvent été opérés au nom d’une terre à « améliorer » et à « travailler » ...
Aujourd’hui, le progrès technologique nous permet de travailler moins. Retrouver du sens concret à ce qu’on fait.
Et la propriété privée ?
Il s’agit de lui redonner ses caractéristiques spirituelles.
La #propriété n’a de sens que pour protéger la terre.
Soigner et préserver le vivant.
Créer des ponts entre les peuples.
Snacks nourrissant ton imaginaire
OVNI(s) (Canal +, 2022). Écoute, imaginaires, enquête.
🛸 𝗢𝗩𝗡𝗜(𝘀) est la meilleure série FR de tous les temps. 🐐
Illustration à la Une et illustrations 3, 4.
The Dawn of Everything – Une autre histoire de l’humanité.
(David Graeber & David Wengrow, Les Liens qui libèrent, 2021).
Immense synthèse anthropologique sur l'histoire des concepts, des relations et des lifestyles. Source principale pour ma newsletter.
Protéger les biotopes en Amérique latine. Rapport montrant que les peuples autochtones sont évidemment les mieux placés pour y parvenir.
Communes de Monte Albán (Mexique). De -500 à 800.
Enquête sur les pratiques coopératives et libertaires.
World Central Kitchen – ONG créée en 2010 par José Andrés.
Des milliers de repas chauds pour les réfugié·es. Chaque jour !
1000 Cafés. Opération visant à redonner des lieux de convivialités aux villages désertés. Il faudrait une opération similaire pour les quartiers défavorisés. Ces jeunes qui ouvrent des cafés dans les petits villages.
AKIRA – Bases communes. 99 propositions.
The Green Planet, BBC Earth, 2022.
Série documentaire extraordinaire sur la vie des plantes.
Illustrations 2, 5 et 6.
La communication autochtone est radicale : elle revient aux racines ou rhizomes de l’humanité. Des manières différentes et innombrables d’habiter la terre ont émergées. Des convivialités alternatives.
Des concepts novateurs comme des villes ovales vieilles de 6000 ans.
Des dispositifs pour dissoudre ou disperser les rapports de pouvoir.
Des lifestyles libres et épanouissants. Pour des relations de plaisir.